mercredi 27 juin 2012

Le film



Mise en scène : Thomas Jenkoe
Image : Anthony Foussard 
Renforts image : Gwennaël Hertling, Diane Sara
Montage : Guillaume Massart
2011 - 4/3 - HD - 1h25


SYNOPSIS
Alfortville, au confluent de la Seine et de la Marne. Dans l’obscurité du Chinagora, vaste complexe hôtelier en décomposition avancée, des gens se croisent. Ils sont employés, touristes, ou simples habitants du quartier, comme moi. Chacun devrait dormir mais aucun n’y parvient. Le film est un poème sur notre Nuit, celle du dehors et celle qu’on porte en soi. Contemplera-t-on une nouvelle aube se lever ?
En juillet 2010, alors que je traverse une des périodes les plus noires de mon existence, je décide de venir filmer le Chinagora et la vie interlope dans ses parties défraichies. Six mois me seront nécessaires pour appréhender la complexité de ce réel et de ces personnes, qui vivent dans les friches urbaines où la lumière ne pénètre pas. C’est là, dans le huis-clos battu par les vents, que j’ai croisé les personnes qui nourrissent le documentaire. L’une d’entre elles, surtout : Muslim, un sans-papier capverdien, échoué dans notre mirage d’Eldorado. Nuit après nuit, cigarettes après cigarettes, une relation de confiance s’est instaurée, en dépit de la barrière de la langue. Le film aurait pu d’ailleurs n’être que cela : l’histoire d’un partage de peine et de compréhension au-delà des mots.

Mais, poussé à bout par ma propre situation, je me suis entêté et j’ai continué à filmer, car ce que je voyais n’avais rien d’idyllique. J’ai filmé jusqu’à faire vaciller mes idéaux. Jusqu’à éroder le vernis de ma bonne conscience. De cette nuit, je suis revenu avec un constat révoltant : il y a une irréductibilité fondamentale entre les exclus et moi. Il existe entre eux et nous un fossé qui résulte de notre différence sociale. Une impossibilité, au- delà du théorique, de partager leur expérience.
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